lundi 26 décembre 2016

Le Type de Réveil Dont Nous Avons Besoin, par Charles Spurgeon

Le Type de Réveil Dont Nous Avons Besoin


Par Charles Haddon Spurgeon




Il est bon que nous nous approchions de Dieu dans la prière. Nos cœurs sont chagrinés de voir tant d’églises accorder si peu d’attention à la prière unie.
Comment pouvons-nous nous attendre à recevoir une bénédiction si nous sommes trop oisifs pour la demander ? Comment pouvons-nous rechercher une Pentecôte si nous ne nous rencontrons jamais, en un seul lieu, pour nous attendre au Seigneur ? Frères, nous ne verrons jamais de grand changement dans nos églises dans la direction du meilleur à moins que les réunions de prière occupent une place plus élevée dans l’estime des chrétiens.
Mais une fois que nous nous sommes assemblés, comment devrions-nous prier ? Ne dégénérons pas en formalité, autrement nous risquerions de mourir alors que nous pensons être vivants. Ne naviguons pas dans l’incrédulité, autrement nous prierions en vain. Oh, que nous puissions avoir une grande foi avec laquelle nous pourrions offrir de grandes prières !
Nous avons mélangé la louange avec la prière comme une délicieuse composition d’épices, destinée à être présentée sur l’autel d’encens par Christ notre Seigneur; ne se peut-il pas qu’à ce moment-là nous offrions en quelque sorte une pétition spéciale de façon éloignée ? A mon avis, je suggère que nous priions pour un vrai et véritable réveil de la religion dans le monde entier.
Un Réveil Réel et Durable
Je me réjouis de tout signe de vie, même s’il doit être provisoire et fébrile, et je suis lent à juger un quelconque mouvement bien intentionné, mais je crains sérieusement que de nombreux soi-disant réveils, sur le long terme, n’apportent plus de mal que de bien. Une espèce de distraction religieuse fascine de nombreuses personnes, et leur donne du dégoût pour la sobre affaire de la véritable piété.
Mais si je suis enclin à déposer avec fracas les contrefaçons sur le comptoir, je ne sous-estime pas par conséquent l’or véritable. Loin de là. Cela devrait être notre désir, au delà de toute mesure, que le Seigneur envoie un réveil réel et durable de vie spirituelle. Nous avons besoin d’une œuvre du Saint-Esprit de type surnaturel, qui remplisse de puissance la prédication de la Parole, qui insuffle à tous les croyants une énergie divine, et qui affecte solennellement les cœurs des insouciants, afin qu’ils se tournent vers Dieu et vivent. Nous observerions le feu descendant du ciel en réponse aux prières ferventes et efficaces des justes. Ne pouvons-nous pas implorer le Seigneur notre Dieu de découvrir Son saint bras aux yeux de tous les peuples dans ce jour de déclin et de vanité ?
L'Ancienne Doctrine
Nous voulons un réveil de l’ancienne doctrine. Je ne connais pas une seule doctrine qui, en ce jour, ne soit pas sapée studieusement par ceux qui devraient être ses défenseurs. Il n’existe pas une seule vérité précieuse à l’âme qui ne soit maintenant niée par ceux dont la profession devrait être de la proclamer. En ce qui me concerne, il est clair que nous avons besoin d’un réveil de la prédication de l’ancien Evangile comme celui de Whitefield et Wesley. Les Ecritures doivent devenir le fondement infaillible de tout enseignement; la ruine, la rédemption et la régénération de l’humanité doivent être mises en avant dans des termes qui ne prêtent à aucune confusion.
La Piété Personnelle
De façon urgente, nous avons besoin d’un réveil de la piété personnelle. C’est là, en effet, le secret de la prospérité de l’Eglise. Lorsque les individus s’écartent de leur dévouement, l’Eglise est balancée à gauche et à droite; quand la foi personnelle est ferme, l’Eglise demeure vraie envers son Seigneur.
C’est de ceux qui sont véritablement pieux et spirituels que dépend l’avenir de la religion dans les mains de Dieu. Oh, puissions-nous avoir davantage de saints véritables, remplis du Saint-Esprit et ravivés par Lui, consacrés au Seigneur et sanctifiés par Sa vérité.
Frères, nous devons chacun vivre pieusement si nous voulons que l’Eglise soit vivante; nous devons vivre selon Dieu si nous voulons nous attendre à voir le plaisir du Seigneur prospérer dans nos mains. Les hommes sanctifiés sont le sel de la société et les sauveurs de la race.
La Religion dans les Foyers
Nous désirons ardemment un réveil de la religion dans les foyers. La famille chrétienne était le rempart de la piété à l’époque des Puritains, mais dans ces jours mauvais, des centaines de familles de soi-disant chrétiens n’ont pas de culte familial, ni d’exercice de la retenue sur les fils qui grandissent, ni non plus d’instruction ou de discipline saines. Comment pouvons-nous nous attendre à voir le royaume de notre Seigneur avancer lorsque Ses propres disciples n’enseignent pas l’Evangile à leurs propres enfants ?
Oh, hommes et femmes chrétiens, soyez profonds dans ce que vous faîtes et connaissez et enseignez ! Que vos familles soient éduquées dans la crainte de Dieu et soyez vous-mêmes " saints pour le Seigneur "; c’est ainsi que vous pourrez tenir debout comme un rocher au milieu des vagues envahissantes de l’erreur et de l’impiété qui se déchaînent furieusement autour de nous.
Une Consécration Forte et Vigoureuse
Nous désirons aussi un réveil de consécration forte et vigoureuse. J’ai plaidé la cause de la véritable piété; aujourd’hui je plaide pour une piété parmi les plus élevées de ce genre. Nous avons besoin de saints. Nous avons besoin de cœurs gracieux entraînés à une forme élevée de vie spirituelle par une abondante conversation avec Dieu dans la solitude. Les saints acquièrent leur noblesse à partir de leur recours constant au lieu où le Seigneur les rencontre. Dans ce lieu-là, ils acquièrent aussi cette puissance dans la prière dont nous avons si grandement besoin. Oh, que nous puissions avoir davantage d’hommes comme John Knox dont les prières étaient plus terribles pour la Reine Mary que 10 000 hommes ! Oh, que nous puissions avoir davantage d’Elie par la foi duquel les fenêtres du ciel pourront être ouvertes ou fermées ! Cette puissance ne vient pas par un effort soudain; elle est le résultat d’une vie consacrée au Dieu d’Israël ! Si nos vies sont entièrement publiques, ce seront des vies mousseuses, vaporeuses et inefficaces; mais si nous maintenons une forte communion avec Dieu dans le secret, nous serons forts réellement. Celui qui est un prince avec Dieu aura un rang élevé parmi les hommes, après la véritable mesure de noblesse.
Prenez garde à ne pas être des apprentis; efforcez-vous de vous appuyer sur vos propres murs de la foi réelle dans le Seigneur Jésus. Qu’aucun de nous ne tombe dans une dépendance de l’homme, qui est médiocre et frappée par la pauvreté. Nous voulons parmi nous des croyants semblables à ces solides et substantiels châteaux familiaux qui demeurent de génération en génération comme des points de repère dans le pays; pas des constructions en placoplâtre, mais des édifices solidement construits résistant à tous les climats, et défiant le temps lui-même.
Etant donné une armée d’hommes fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, la gloire de la grâce de Dieu sera clairement manifestée, non seulement en eux, mais en ceux qui sont autour d’eux. Que le Seigneur nous envoie un réveil de force consacrée et d’énergie céleste !
Prêchez par vos mains si vous ne pouvez prêcher par vos bouches. Lorsque nos membres d’église démontreront les fruits d’une véritable piété, nous aurons bientôt des gens qui viendront chercher l’arbre qui porte une telle récolte.
Oh, le rassemblement des saints est la première partie de la Pentecôte, et la rentrée des pécheurs en est la seconde. Elle commença avec "seulement une réunion de prière", mais elle se termina avec un grand baptême de milliers de convertis. Oh, que les prières des croyants agissent comme des pierres pointues à l’égard des pécheurs ! Oh, que chaque rassemblement d’hommes fidèles soit un appât qui attire les autres vers Jésus ! Que beaucoup d’âmes volent vers Lui parce qu’elles en voient d’autres se précipitant dans cette même direction.
Seigneur, nous nous détournons de ces pauvres atermoyeurs stupides pour nous tourner vers Toi, et nous plaidons en leur faveur avec Ton Esprit pleinement sage et gracieux ! Seigneur, convertis-les et ils seront convertis ! Par leur conversion, priez qu’un véritable réveil commence ce soir ! Qu’il se répande dans tous nos foyers, et qu’ensuite il parcourt église après église jusqu’à ce que toute la chrétienté soit embrasée par un feu descendant du ciel ! "

samedi 24 décembre 2016

Luc 2.13-14 (Noël)

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,


Durant l'Avent, nous avons médité ensemble sur les « chants de Noël » de la Bible: la louange de Marie, de Zacharie, de Siméon. Aujourd'hui, nous voulons recevoir le message du plus connu d'entre eux: le chant des anges qui ont annoncé la naissance de Jésus.

Il faut d'abord voir à qui les anges ont annoncé cette merveilleuse nouvelle: à des bergers. Cela est important, parce que les bergers étaient vraiment tout en bas de l'échelle sociale. Berger, c'était un métier difficile, dur, sale, qui faisait vivre dans des zones éloignées des villes. Sans doute que les braves gens disaient à leurs enfants « si tu ne travailles pas mieux à l'école, tu finiras berger!! »
Et pourtant, les anges n'ont pas apporté la merveilleuse nouvelle de la naissance de Jésus à l'empereur qui était à Rome. Aux grands philosophes grecs non plus. Ils ne l'ont même pas amenée aux chefs religieux du temple de Jérusalem. Au lieu de cela, les anges sont allés vers la partie la plus méprisée et insignifiante de la population. Dès le début, Dieu a montré que sa sagesse n'est pas la nôtre.
Tout d'abord un ange (peut-être Gabriel??) qui apporta la bonne nouvelle
« aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Et l'ange indiqua aux bergers comment trouver l'enfant. Puis il faut rejoint par une compagnie d'autres anges, qui, d'autre certaine façon « commentèrent » ce qu'il venait de dire:
Gloire à Dieu dans les lieux très hauts,
et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir !
C'est sur cette notion de paix que je veux réfléchir ce soir avec vous. Elle prend des sens différents pour beaucoup de gens. Qu'est-ce que la paix pour le soldat qui revient à la maison? Pour la mère d'une enfant malade? Pour le petit garçon ou la petite fille dont les parents se disputent constamment? Cela veut dire en général la fin de quelque chose: la fin des combats, la fin des pleurs, la fin d'une dispute.
Mais ce genre de paix là n'est hélas que temporaire. Il y aura d'autres guerres, d'autres larmes, d'autres disputes. Ce n'est pas la paix dont parlent les anges. La paix que Jésus apporte est une paix permanente, définitive. Une paix entre Dieu et des humains qui s'étaient éloignés de lui, révoltés contre lui. Les humains en qui Dieu prend plaisir sont ceux qui comprennent cette vérité et qui s'en saisissent.
Je voudrais vous dire en ce Noël que vous pouvez avoir la paix dans toutes vos relations. Je ne peux hélas pas vous le promettre. La Bible ne vous le promet pas non plus. Elle dit: « S'il est possible, pour autant que cela dépende de vous, soyez en paix avec tous. » (Romains 12.18)
Les conflits font hélas partie de notre monde, ils en sont même une des plus tristes réalités. Il y a des conflits entre nations, entre patrons et employés. Même d'un point de vue personnel, il existe des gens qui ne peuvent vivre qu'en situation d'agression envers l'autre, et qui vont créer le conflit.
Mais en Christ, nous avons la possibilité de ne pas entrer dans cette spirale. Si nous avons la paix avec Dieu et donc la paix avec nous-mêmes, nous allons forcément avoir une plus grande capacité à être aussi en paix avec les autres. Pourquoi irions-nous les agresser, les léser, les exploiter??
Et cela est vrai parce que ce que Jésus nous a donné affecte notre passé, notre présent et notre futur.
Trop souvent, on a limité ce que Jésus avait fait pour nous à un ticket pour la vie éternelle après la mort. C'est bien entendu vrai et même essentiel, mais ce n'est qu'une partie de la vérité.
Vous savez, il y a différents types de personnalités. Je connais des gens qui se projettent tout le temps dans le futur. Pour d'autres c'est « ici et maintenant ». d'autres ont tendance à vivre dans le passé. Mais Jésus s'occupe des trois.
Le chant des anges nous apporte d'abord de l'espoir pour notre passé. S'il y a quelque chose dans votre passé qui vous cause de la honte, de la tristesse, ou de la douleur, ce chant vous promet que vous pouvez trouver la paix. Si vous ressentez de la honte pour le mal que vous avez pu faire, la Bible vous dit « autant l'orient est éloigné de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. » (Psaume 103.12). Si votre passé pèse trop lourd et vous paralyse, la Bible vous dit « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles. » (2 Co 5.17)
Quand l'enfant né à Bethléem est devenu adulte, il a dit « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s'alarme pas. » (Jean 14.27)
Jésus nous dit ici qu'il y a une différence fondamentale entre la paix qu'il donne et celle que le monde nous offre.
Notre monde nous propose la paix de bien des manières. Nous sommes littéralement bombardés de publicités qui veulent nous faire croire que si nous achetons ceci ou cela nous serons bien satisfaits. Même les drogues, devenues tellement courantes, sont un moyen par lequel beaucoup cherchent la paix. D'autres croient que la vraie sécurité vient d'un compte en banque bien garni. Certains voient la paix comme « l'indépendance »: en fait, l'incapacité à se fixer, à s'engager et à assumer ses responsabilités.
Toutes ces paix là sont temporaires et même dangereuses! Elles n'ont rien à voir avec celle que Jésus donne.
Parfois, nous concevons la paix comme l'absence de problème, de souffrance. Ce genre de paix n'est hélas pas de ce monde. Nous restons confrontés à la réalité du mal, et la foi n'est pas un joint.
Alors il nous faut une paix qui dépasse les circonstances, les conditions parfois dures de nos vies. Une paix qui nous permette d'aller au dessus de la tyrannie de l'immédiat. Une paix qui donne le calme à nous cœurs même dans le chaos du monde moderne. Alors si votre présent est dur à porter, tournez vous vers Jésus, recevez sa paix et marchez dans vos aujourd'hui avec lui.
Enfin, le chant des anges nous parle du futur. L'anxiété à propos de demain nous volera toujours la paix et la tranquillité d'aujourd'hui. Ecoutez ces paroles, elles vous sembleront peut-être familières: et si ma société devait fermer, comment retrouver un emploi? Est-ce que mon fils ne va pas mal tourner? Est-ce que ma santé va rester bonne?
Une chose est de prévenir les malheurs, de s'en protéger. Mais l'inquiétude constante vous volera votre sommeil, votre santé et la paix de votre esprit.
Jésus a dit qu'il est venu apporter la paix, mais que de guerres depuis 2000 ans!! La cruauté et le mépris de la vie humaine ont toujours été avec nous. Et je ne pense pas que, moralement parlant, l'humanité actuelle soit plus avancée que celle d'il y a 2000 ans, du Moyen-Age ou du 19ème siècle. Le cœur humain ne change pas. Voilà pourquoi tous les efforts de réforme morale, de fabrication d'une « nouvelle humanité » par la Révolution ou l'instruction...ont échoué et échoueront toujours. Aucun système philosophique, aucune organisation sociale, aucun régime politique ne pourra tout résoudre, parce qu'aucun ne pourra aller au cœur du problème, à la racine du mal.
Voilà pourquoi Jésus nous dit «  Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde, vous connaissez la détresse, mais courage ! Moi, j'ai vaincu le monde. » (Jean 16.33). En Jésus, et nulle part ailleurs.
Nous pourrons connaître la détresse dans le monde. Mais une chose est certaine et ne changera jamais. Le Sauveur qui est né à Noël est toujours vivant, il est toujours puissant, il agit encore dans notre monde. Voilà pourquoi le chant des anges retentit encore aujourd'hui:
Gloire à Dieu dans les lieux très hauts,
et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir !

Des centaines d'années avant la naissance de Christ, le prophète Esaïe a annoncé: « Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. Il a la souveraineté sur son épaule ; on l'appelle du nom de Conseiller étonnant, Dieu-Héros, Père éternel, Prince de paix. » (Esaïe 9.6)

Jésus est le prince de la paix pour tous ceux qui croient en lui. En lui, nous pouvons toujours avoir la paix. C'est pour cela qu'il est venu. C'est pour cela qu'il y a eu un premier Noël.

LUC 2.11-12 (veillée de Noël)

 
 
Aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur.Voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.


 

Chers frères et soeurs,
chers amis,
 
Il y a bien longtemps, j'ai travaillé en tant que pigiste dans une agence de presse. A lors que je « débutais » un collègue m'a expliqué qu'un bon article devait contenir certaines parties: qui, quoi, quand, où.
Les deux phrases que nous venons de réentendre sont en fait le premier sermon, prêché par les anges aux bergers pour leur dire QUI Jésus est: « un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur », ce qu'il a fait (QUOI):QUAND il est né  « aujourd'hui » et OU le trouver: « enveloppé de langes et couché dans une mangeoire »
Depuis cette première nuit de Noël, le message n'a pas changé: dire qui Jésus est, ce qu'il a fait pour nous, quand et où le trouver.
 
Qui est-il?: Jésus est le Fils de Dieu, il était totalement Dieu et totalement homme, capable donc d'agir comme médiateur entre le Père et nous. L'ange dit qu'il est le Messie: celui que Dieu avait promis depuis des siècles, c'est donc lui qui est le coeur du plan de Dieu pour nos vies. L'ange dit aussi qu'il est un Sauveur. Prenons garde à ne pas commettre d'erreur sur ce point. Jésus n'était pas un maître spirituel comme Bouddha. S'il avait eu besoin de nous envoyer un maître dont nous aurions suivi les préceptes, Dieu n'aurait jamais eu besoin de nous envoyer son Fils. Mais il l'a fait parce que nous avions besoin d'un Sauveur, parce que nous ne pouvions pas nous sortir de nos impasses et de notre péché par nous-mêmes. D'ailleurs, Matthieu donne deux noms à Christ pour expliquer le sens de sa mission Jésus, cela veut dire « Dieu sauve » et Emmanuel « Dieu avec nous ». L'identité de Jésus est liée à ce qu'il a fait:
 
Qu'a t'il fait?: remarquez que l'ange ne dit pas « il est né un Sauveur ». Il affirme « il vous est né un sauveur ». Voilà ce que Jésus a fait: il est né pour vous. Il a vécu pour vous, il a fait face à la tentation et à la souffrance pour vous. Il a enseigné, guéri, prié pour vous. Il a été arrêté, jugé, crucifié pour vous. Il est revenu à la vie et est monté auprès du Père.
Jésus n'a jamais rien fait pour lui. En se faisant enfant, en venant dans notre monde, il n'avait aucun intérêt personnel à chercher. Jésus avait une mission, qu'il a expliquée à ses disciples:
En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu (Luc 19.10)
Moi, je suis venu pour que les humains aient la vie et l'aient en abondance (Jean 10.10, BFC)
Moi, la lumière, je suis venu dans le monde afin que quiconque croit en moi ne reste pas dans les ténèbres. (Jean 12.46)
Tout ce que Jésus a fait, il l'a fait pour nous, et cela montre que nous avons un prix infini aux yeux de Dieu. Noël nous dit, comme Jean « voyez de quel grand amour Dieu nous a aimés ». 
 
Quand est-il né?: nous le savons, il y a à peu près deux mille ans. Paul nous dit en Galates que Christ est né « quand les temps furent accomplis » ou plus simplement « lorsque le moment choisi par Dieu est arrivé ». C'est saisissant, vous ne trouvez pas? Cela faisait des siècles que Dieu avait promis un Sauveur, la venue de quelqu'un qui allait changer le monde. Et quand cette promesse du fond des âges s'est accomplie; presque personne n'en est rendu compte! Prenons garde à ces instants qui nous paraissent insignifiants. Dans le plan de Dieu, ils peuvent avoir un plan éternel. Un ami me faisait remarquer cette semaine que Jésus n'est sans doute pas né un 25 décembre. Il avait lu un livre qui affirme que Jésus est né un 16 octobre. Je lui ai répondu que ce qui compte, c'est ça « aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur »
L'ange dit « aujourd'hui », parce que Jésus venait juste de naître, mais c'est aussi notre aujourd'hui. La naissance de Jésus n'est pas qu'un fait historique, totalement détaché de notre réalité parce qu'il s'est passé il y a trop longtemps. Aujourd'hui encore, Christ veut naître dans notre coeur. Allons-nous lui laisser une place?
 
Enfin, Où tout cela se passe t'il? Là aussi, nous le savons. Les prophéties ont été accomplies et Jésus est bien né à Bethléem. Oui, mais Bethléem, c'est loin. Ils sont nombreux ceux qui me disent: « où est Dieu? Où peut-on le trouver dans le chaos de ce monde? ». Et même lorsque nous sommes croyants, Dieu peut parfois nous sembler cruellement lointain.
Où est Dieu? Où le trouver? Regardez: il est là, dans la crèche: ce nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. A Noël, Dieu se fait humain. Le mouvement est descendant: Dieu vient vers nous. Cela veut dire que Dieu ne joue pas à cache-cache avec nous. Si, parfois, nous n'arrivons pas à le trouver, c'est aussi parce que nous pouvons le chercher au mauvais endroit.
Cette nuit encore, des gens prieront à Bethléem, le lieu de naissance de Christ. Mais Jésus n'est plus là-bas. Si vous voulez trouver le Fils de Dieu, vous pourrez le faire dans les pages de la Bible, dans le pain et le vin de la Cène, dans la communion fraternelle de l'Eglise. Joseph et Marie ont frappé à bien des portes la nuit de Noël: toutes sont restées fermés pour eux. Aujourd'hui, c'est Jésus qui dit: « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. ». 
  
Noël, c'est un mystère: un enfant nous est né, le ciel descend sur la terre, le Fils nous est donné. Ce roi délaisse pour nous son trône glorieux. Voyez combien il s'abaisse pour nous ouvrir les cieux.
Noël, joie surprenante: le Verbe créateur affronte la tourmente, le froid de notre coeur. Il vient jeter sur terre, presque sans aucun bruit, son ardente lumière pour trouer notre nuit.
Noël, Dieu renouvelle un monde trop usé. Par son Fils il appelle quiconque est fatigué. (Suzanne de Dietrich)

mercredi 21 décembre 2016

À LA BONNE HEURE. MÉDITATIONS QUOTIDIENNES de MARC DEMORY

Un de mes professeurs de théologie se lamentait sur la grande "famine spirituelle" qui frappe le peuple de Dieu, qui trop souvent n'est plus nourri de la Parole. 
Dans ce petit recueil de méditations, Marc Demory dit vouloir juste nous apporter une sorte de goûter spirituel qui permettra d'attendre un repas plus substantiel. L'objectif est atteint, et le goûter est en fait robuste et bon!
 
Le principe de À La Bonne Heure est simple: chaque jour, le lecteur est invité à lire un chapitre du Nouveau Testament ou des Psaumes, dont l'auteur va extraire une méditation. Dans le passé, Marc Demory a contribué à rendre disponibles au public francophone les écrits de géants spirituels tels que Charles Spurgeon ou César Malan. Sa filiation spirituelle avec ces auteurs est évidente dans ses écrits, et il est rassurant de voir que le ruisseau n'est pas tari!! 

L'élément le plus appréciable de ce recueil tient selon moi en deux points. Tout d'abord, une grande simplicité qui n'exclut pas la profondeur. Ces méditations seront vraiment l'occasion de méditer sur la Parole de Dieu, sans passer par dessus comme c'est trop souvent le cas! Deuxièmement, Marc Demory fait partie de ces auteurs qui ont vraiment compris que toute la Bible est centrée sur le seul Jésus-Christ. Ses méditations nous ramènent toujours à porter nos regards sur le Sauveur, son oeuvre de grâce souveraine et nous poussent à l'adorer.
 Précisons que la version papier du livre (aussi disponible en ePub et Kindle + PDF) est proposée dans un format très pratique, qui permettra à tous de glisser facilement ce recueil dans un sac ou une poche de manteau. C'est tout bête, mais encore fallait il y penser! Les personnes ayant une mauvaise vue apprécieront aussi les caractères très lisibles.
Proposé à un tarif très raisonnable, ce livre est à offrir et à s'offrir.
                                                        
 TC

Editions Maison de la Bible. Version papier à 9,90€. Disponible à la Maison de la Bible et dans toutes les bonnes librairies chrétiennes.

lundi 19 décembre 2016

Ce que nous croyons

La Porte Rouge est un ministère chrétien d'enseignement et d'édification. 

A ce titre, nous nous inscrivons dans une tradition ancienne et vivante. 

Notre foi s'exprime dans le Symbole des Apôtres: 


Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la vierge Marie, a souffert sous Ponce-Pilate, été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l’Esprit Saint, à la Sainte Eglise universelle, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair à la vie éternelle. Amen. 


Notre déclaration de foi est la suivante: 



 
1. Nous croyons à l’inspiration de la Bible comme seule autorité, infaillible et inerrante Parole de Dieu (II Timothée 3.15, II Pierre.1.21). 

2. Nous croyons qu’il y a un seul Dieu de toute éternité, en trois personnes, Père, Fils et Esprit Saint (Genèse 1.1, Matthieu 28.19, Jean 10.30). 

3. Nous croyons en la divinité de Christ (Jean 10.33), sa naissance d’une vierge (Esaïe 7.14, Matthieu 1.23, Luc 1.35), ses miracles (Jean 2,11), sa vie exempte de péché ( Hébreux 4.14 et 7.26), sa mort de substitution et d’expiation (I Corinthiens 15.3, Ephésiens 1.7, Hébreux 2.9), sa résurrection (Jean 11.25, I Corinthiens 15.4), son ascension vers la droite du Père (Marc 16.19), son retour en personne, en puissance et en gloire ( Actes 1.11, Apocalypse 19.11) 

4. Nous croyons en la nécessité absolue de la régénération par le Saint-Esprit en vue du salut, à cause de la nature fondamentalement pécheresse de l’homme, et que les hommes sont justifiés sur la seule base de la foi dans le sang versé de Christ et que c’est seulement par la grâce de Dieu et par la foi seule que nous sommes sauvés (Jean 3.16-19 et 5.24, Romains 3.23 et 5.8-9, Ephésiens 2.8-10, Tite 3.5). 

5. Nous croyons en la résurrection des justes ainsi que des perdus, ceux qui sont sauvés pour une résurrection de vie et ceux qui sont perdus pour une résurrection de condamnation (Jean 5.28-29). 

6. Nous croyons en l’unité spirituelle des croyants en notre Seigneur Jésus-Christ (Rom. 9.1, I Cor. 12.12-13, Galates 3.28-29). 

 7. Nous croyons au ministère présent du Saint-Esprit qui demeure dans le chrétien et qui le rend capable de vivre une vie agréable à Dieu (Romains 8.13-14, I Corinthiens 3.13 et 6.19-20, Ephésiens 4.30 et 6.18). 


Enfin, nous inscrivant dans la tradition réformée française, nous affirmons notre accord général avec le système de doctrine de doctrine présenté dans la Confession de foi de La Rochelle

Notre animateur est, à titre personnel, membre de l'Association réformée évangélique mondiale

samedi 3 décembre 2016

Prière de l'Avent d'Alcuin d'York (730-804)

Lumière éternelle, brille en nos coeurs
Bonté éternelle,délivre-nous du mal
Puissance éternelle, sois notre soutien
Sagesse éternelle, dissipe les ténèbres de notre ignorance
Miséricorde éternelle, prends pitié de nous;
pour que nous puissions chercher ta face de tout notre coeur et de tout notre esprit, de toute notre âme et de toute notre force; et être amenés en ta sainte présence par ta compassion infinie.
Par Jésus Christ, notre Seigneur. Amen

Prière de l'Avent d'Alcuin d'York (730-804) 



Pourquoi je suis inconditionnel d'Israël, Jean-Marc Thobois

Décidément, la question d'Israël interpelle les évangéliques! Après les "chrétiens évangéliques anti-sionistes" (voir Keren Israël n°85), voici qu'apparaît une nouvelle espèce de chrétiens: "les chrétiens évangéliques non-sionistes". Nuance!


Qu'est-ce qui différencie ces deux types de chrétiens? 


Les «non-sionistes» sont conscients « qu’un certain antisionisme peut générer un renouveau de l’antisémitisme » et que pour un chrétien évangélique qui, par conséquent croit à l’inspiration de la Bible, nier les droits du peuple de la Bible sur la terre promise est une position difficile à tenir.


Néanmoins, les chrétiens « non-sionistes » sont préoccupés par « la question douloureuse des palestiniens » et par le fait que le Nouveau Testament exige la justice pour tous.
Autrement dit, les chrétiens « non-sionistes » adoptent d’emblée l’idée présentée comme une évidence que la création de l’État d’Israël est en soi un acte d’injustice vis-à-vis des palestiniens. En d’autres termes, ils adoptent sans nuance le point de vue des palestiniens repris par l’ensemble des média mondiaux à la suite de la formidable opération de propagande orchestrée par les états arabes.
A l’inverse des chrétiens antisionistes, les « non-sionistes » reconnaissent qu’Israël a droit à un état qui est indispensable à la « préservation de l’identité juive ». Ils reconnaissent aussi que « le sionisme est à l’origine d’une nouvelle démocratie » même si, en tant que bons citoyens du grand village mondial, ils considèrent que cette démocratie est archaïque.
 
Les chrétiens « non-sionistes » se réfèrent à l’article 5.27 de la déclaration de Willowbank établie par des évangéliques au sujet des relations entre juifs et chrétiens et qui affirme :


« -  Nous apportons notre soutien au désir des juifs de disposer d’une patrie aux frontières sûres et de jouir d’une juste paix.
 -  Nous démontrons que le lien établi par les Écritures entre le peuple juif et la terre d’Israël justifie des actes qui s’opposent à l’éthique biblique et qui oppressent des individus et des communautés. »


Cette déclaration, qui eut lieu aux Bermudes en 1989, se veut en effet  soucieuse de justice pour tous les hommes.
Qui n’approuverait pareille affirmation !  Pourtant, quand on lit les commentaires que suscite cet article, on comprend vite que tout en affirmant le droit d’Israël à un état, on condamne sans appel son comportement vis-à-vis des palestiniens, ainsi que  « le soutien inconditionnel à l’État d’Israël que les chrétiens évangéliques lui ont souvent apporté ».
Les chrétiens « non-sionistes » par contre, apportent à Israël un « soutien conditionnel » ! Eux, au moins sont des gens équilibrés, modérés, objectifs !
C’est la raison pour laquelle, s’ils reconnaissent qu’Israël a droit à un état, son attitude envers les palestiniens rend impossible l’assimilation que font les chrétiens pro-sionistes entre l’état d’Israël et l’accomplissement des prophéties.
Pour les « non-sionistes », Israël n’est donc qu’un état comme les autres : profane et donc critiquable, alors que le fait de faire le lien entre l’État d’Israël et la prophétie biblique interdirait à ceux qui reconnaissent ce lien, toute forme de critique puisqu’alors l’État d’Israël serait pratiquement parfait.
L’expression : « peuple élu » fait aussi problème, au nom de l’universel.
Certes, l’église n’a pas remplacé Israël et en cela les chrétiens « non-sionistes » récusent à juste raison la théologie de la substitution, mais « Dieu au sein d’Israël a remplacé certains israélites par des non-juifs », ce qui en fin de compte revient au même. De ce fait, Israël ne peut plus être le « peuple élu » puisque cela implique une supériorité sur les autres. D’ailleurs, un état est une idée dépassée et les prophéties sont toutes accomplies en Jésus et par l’Église.
Les prophéties du retour ont toutes été accomplies lors du retour de Babylone…
On le voit, il y a là retour à la vision traditionnelle de la théologie de la substitution quelque peu dépoussiérée et présentée d’une manière acceptable aux évangéliques.
En fait, les « non-sionistes » analysent la question d’Israël à partir d’une position appelée « a-millénarisme », qui prétend que nous sommes déjà dans le millénium.
Cette position est celle de pratiquement toutes les facultés et instituts de théologie évangélique de langue française, en sorte que la plupart des jeunes pasteurs qui fréquentent ces institutions sont formés à l’a-millénarisme et à son corollaire le « non-sionisme ».
De sorte que l’on peut craindre que d’ici quelques années, la plupart des églises évangéliques deviennent a-millénaristes et non-sionistes.
Seuls les pro-sionistes qualifiés « d’inconditionnels d’Israël » brisent le consensus qui est en train de s’établir dans le monde évangélique français.
Ils sont donc invités, sous peine d’être des obstacles à l’unité, à cesser de soutenir ouvertement Israël. La véritable attitude évangélique consistant à ne pas prendre parti, on invite donc les chrétiens « inconditionnels » à ne plus militer pour cette cause, mais à rejoindre le plus petit dénominateur commun : « évangéliser » les juifs, laissant ainsi le champ libre aux ennemis d’Israël qui  cherchent à le détruire et privant Israël de ses derniers soutiens.
Eh bien, non ! « Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas ! » ( Esaïe 62 v.1), car je suis un inconditionnel d’Israël et je le revendique haut et fort.
Quand bien-même les critiques qui sont adressées à l’État Juif de toutes parts seraient fondées à 100%, je ne cesserais pour autant d’être un inconditionnel d’Israël.




Je suis un inconditionnel d’Israël et voilà pourquoi :


1 - Parce que le droit d’Israël à la Terre Promise a été accordé par Dieu à son peuple d’une manière inconditionnelle.
Dans le seul livre de la Genèse, la promesse inconditionnelle de donner ce pays aux descendants des patriarches revient dix fois ! Dieu déclara à Abraham dans une alliance irrévocable  « Je te donne ce pays à toi et à ta descendance pour TOUJOURS ! » De telle sorte que même les pires infidélités du peuple d’Israël ne sauraient remettre en question ces promesses. Au pire, Israël sera exilé de son pays pour un temps, mais selon les affirmations de Moïse dans le livre du Deutéronome,  « Quand bien-même tu serais exilé aux extrémités de la terre, de là, l’Éternel ton Dieu te ramènera, car il se souviendra de l’alliance qu’il a conclue avec tes pères. »


2 -  Je suis un inconditionnel d’Israël parce que je suis évangélique et que je crois à l’inspiration plénière de la Parole de Dieu et par conséquent je pense que, à moins que le contexte ne nous oblige à faire autrement, la Parole de Dieu doit être interprétée dans son sens premier. L’allégorie est toujours possible, mais elle n’annule jamais le sens clair du texte.
Or, les prophéties concernant le retour d’Israël sont, on ne peut plus claires. Elles sont loin d’avoir été accomplies dans toute leur ampleur lors du retour de l’exil de Babylone. Le nouveau Testament les reprend à son compte : Luc 1 v. 32-33, Luc 21 v. 23-24, Luc 22 v. 28-30, Luc 24 v. 21, Actes 1 v.3 à 8,  Romains 11 v. 15, Romains 11 v. 25 à 27, Apocalypse 20 v. 1 à 6  etc…
 
3 - Je suis un inconditionnel d’Israël parce que je suis un « millénariste ». Ce faisant, je crois à l’accomplissement littéral de la parole de l’ange à Marie : « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il régnera sur la maison d’Israël… ». Parce que je suis évangélique et que je lis « littéralement » l’Écriture, je crois « qu’Israël » signifie bien le peuple juif et non pas l’église.
  Quand Jésus a-t-il régné sur la maison d’Israël ? Il faudra donc bien que cette prophétie s’accomplisse un jour…
Je suis « millénariste », non comme le prétendent les « non-sionistes », parce que j’ai été influencé par le dispensationalisme, mais tout simplement parce que je lis la Bible…
Je constate que les premières générations des Pères de l’église étaient millénaristes : Polycarpe, Irénée de Lyon, Justin martyr et même Augustin au début de sa carrière.
Ce n’est qu’au IIème siècle qu’on a commencé à polémiquer contre les « chiliasques »  (millénaristes). Tous ceux-là n’étaient évidemment pas influencés par Darby, Scofield et le dispensationalisme…
Notre soutien à Israël n’a rien à voir avec un enthousiasme sentimental, mais repose sur une lecture froide et objective de « l’Ancien et du Nouveau Testament ». Je suis avant tout un exégète et par conséquent, quelqu’un qui ne se laisse pas conduire par des présupposés théologiques, politiques ou sentimentaux, mais qui cherche d’abord à comprendre ce que les auteurs de la Bible ont voulu dire.


4 - Je suis un inconditionnel d’Israël parce que, comme nous le reprochent les « non-sionistes », je ne suis pas obnubilé par le problème palestinien. Pour moi, malgré sa complexité, ce problème n’est qu’un épiphénomène, un avatar de l’histoire, second par rapport à la geste de Dieu.
Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas des innocents qui souffrent de cette situation et pour ce qui nous concerne, nous soutenons et aidons nos frères chrétiens évangéliques palestiniens. Cela ne signifie pas non plus que nous ne sommes pas soucieux de la « justice pour tous », ou que nous estimons qu’Israël est au-delà de toute critique.
Je suis parfaitement conscient qu’il y a en Israël, comme partout ailleurs, des choses qui vont et des choses qui ne vont pas. Israël est une démocratie et la règle de la démocratie, c’est que tout un chacun a le droit de la critiquer et les israéliens et les sionistes ne s’en privent pas, mais je prétends, obstiné, après près  de 50 ans d’étude du Moyen-Orient, qu’il n’y a aucun exemple dans l’histoire d’un peuple qui se conduise aussi humainement vis-à-vis de ses ennemis que ne le fait le peuple d’Israël et que par conséquent, l’essentiel des critiques que l’on adresse unanimement à l’État juif dans ce domaine sont non fondées, même s’il y a comme partout, des brebis galeuses.
Je soutiens que la création de l’État d’Israël ne s’est pas faite au détriment des palestiniens et que le refus obstiné de ces derniers à toute forme de compromis et d’accord est la cause première des malheurs réels et supposés dont ils se plaignent.


5  -  Je suis un inconditionnel d’Israël parce que moi aussi j’ai le souci de la justice pour tous. Les « non-sionistes » n’ont pas le monopole de la sympathie envers ceux qui souffrent ; ils ont choisi de témoigner cette sympathie aux palestiniens, c’est leur choix et c’est bien. Nous, notre sympathie va aussi aux enfants de Sdérot qui, pendant des années ont vécu un cauchemar quotidien pour avoir été bombardés jour et nuit, à ceux de Kyriat Shemona qui ont tout perdu dans la guerre de 2006, aux victimes du terrorisme qui sont handicapés à vie, aux familles des innocents qui ont été tués dans des attentats aveugles etc….
On oublie trop facilement qu’il n’y a pas que du côté palestinien que des innocents souffrent et devant le peu d’empressement que l’on met à exprimer de la sympathie à ces victimes, je pense qu’il est important qu’il y ait quelques inconditionnels comme moi qui brisent cet assourdissant silence d’indifférence et même si les « non-sionistes » nous reprochent de consoler Israël au lieu de « l’évangéliser », je continuerai à prendre néanmoins au sérieux l’ordre du prophète : « Consolez, consolez mon peuple ! ».


6 - Je suis un inconditionnel parce que je suis un chrétien non-juif, et en Romains 11, Paul nous met en garde en disant  « Ne te glorifie pas aux dépens des branches qui ont été retranchées, mais crains… ».
Dans ces textes essentiels des chapitres 9-10 et 11, Paul nous dit en substance que, s’il est vrai que Dieu a un contentieux avec son peuple, les païens n’ont pas à interférer dans cette affaire et que Dieu ne les a pas établis comme juges dans ce procès. Israël est la prunelle des yeux de Dieu, dit le prophète et avant de juger ou de critiquer le peuple d’Israël, il faut y regarder à deux fois. Le sage Hillel ne disait-il pas « Ne juge pas ton prochain sans d’abord t’être mis à sa place.» ? Ce que nos contempteurs d’Israël seraient bien inspirés de faire.
Ces avertissements de l’apôtre prennent une acuité encore plus grande après deux mille ans d’antisémitisme chrétien, dont l’apogée fut la Shoah dans laquelle six millions de juifs périrent dans la plus parfaite indifférence de la majorité des chrétiens. Rien qu’à cause de ce passé tragique et de cette conduite en tous points contraire à l’évangile, les chrétiens devraient faire montre d’un minimum de décence et de retenue dans leurs critiques de l’État juif, sous peine de laisser supposer qu’ils sont encore conditionnés par les vieux démons qui ont habité leurs pères.
Dans ce sens aussi, l’ordre prophétique de consoler Israël prend toute sa valeur. C’est la raison pour laquelle je refuse de faire passer la parole prophétique au second plan par rapport à « l’humanisme droit de l’hommiste » et de me laisser culpabiliser par ces principes.


7 - Je suis un inconditionnel d’Israël parce que à l’heure où nous parlons, Israël est désespérément seul et à nouveau menacé de génocide, soixante ans après la shoa. Tous ses amis l’ont lâchement abandonné et envisagent sans état d’âme, sa disparition.
Les « non-sionistes » nous invitent alors à être neutres, c’est-à-dire à laisser le champ libre aux ennemis d’Israël, ils ont oublié le texte des Proverbes « Délivre ceux qu’on traîne à la mort et si tu dis nous ne le savions pas, le Tout-Puissant ne le voit-il pas ? »
La neutralité est impossible ; la symétrie perverse qui renvoie dos à dos les deux protagonistes du drame du Moyen-Orient et qui consiste à placer la victime israélienne sur le même plan que la volonté génocidaire du monde arabe est tout simplement monstrueuse.


8 - Enfin, je suis un inconditionnel d’Israël, parce qu’en défendant Israël, je me défends moi-même. Les ennemis d’Israël sont aussi les ennemis du christianisme. La guerre contre Israël n’est que la partie la plus visible du djihad mondial contre tous les infidèles, qu’ils soient juifs ou chrétiens, le but étant la création d’un « califat mondial » dont le siège serait à Jérusalem et d’où juifs et chrétiens seraient exclus. Ne chante-t-on pas déjà dans les rues de Gaza  « Nous combattrons le samedi, puis nous combattrons le dimanche !» ?
L’islamisation de nos pays a atteint un degré alarmant ; nous sommes déjà, jusqu’à un certain point, soumis à la charia : la loi islamique.
Toute critique de l’Islam est interdite, hommes et femmes sont séparés dans beaucoup de piscines, des rues de la capitale sont envahies d’hommes en prière qui empêchent la circulation à certaines heures etc…
Se taire et rester neutre, c’est déjà faire le lit de cet islamisme rampant, car si Israël tombe, c’est le monde chrétien tout entier qui sera menacé.
Les musulmans enveloppent juifs et chrétiens dans la même haine, même si pour le moment et pour des raisons tactiques, ils font mine de ménager les chrétiens.



Les chrétiens antisionistes et les chrétiens « non-sionistes » qui ne se différencient que par quelques nuances sont, sans s’en rendre compte, manipulés par l’islam pour devenir à leur tour les auxiliaires inconscients de leurs pires ennemis, c’est pourquoi, face à ce danger mortel, je ne me tairai pas !
Non, l’heure n’est plus à la neutralité, quand la maison brûle et que l’incendie fait rage, la seule conduite logique c’est de crier au feu. C’est pourquoi je ne me tairai pas ! Certes, je suis parfaitement conscient que c’est aller à l’encontre du consensus, mais au risque de briser « l’unité du monde évangélique», je resterai du côté des inconditionnels d’Israël et comme disait Victor Hugo « S’il n’en reste que dix, je serai de ceux-là et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »


Persiste et signe ! Jean-Marc Thobois


tiré de Keren Israël 4ème trimestre 2010, n° 86



Jean-Marc Thobois est issu d'une longue lignée de pasteurs huguenots du Poitou, en France.
Il a étudié la Bible à Londres, puis l'histoire d'Israël et l'archéologie biblique à l'Université hébraïque de Jérusalem (1965-1967).
Spécialiste de l'hébreu, il a participé à la traduction de la "Bible à la Colombe". Il travaille actuellement sur une nouvelle traduction intégrale de la Bible.
Jean-Marc Thobois a été pasteur de 1967 à 2004, principalement en Bretagne. Depuis 2004, il exerce un ministère itinérant en France et à l'étranger, donnant des conférences, des séminaires et des enseignements sur la Bible, sur Israël et la prophétie.
Il est marié, père de trois enfants et grand-père de onze petits-enfants.
Pour plus d'infos, cliquer ici

samedi 26 novembre 2016

La déclaration de Lausanne



 Nous, membres de l’Église de Jésus-Christ, venus de plus de 150 nations participer au Congrès International pour l’évangélisation mondiale à Lausanne, nous louons Dieu pour son salut merveilleux, nous nous réjouissons de la communion qu’il nous a donnée avec lui-même et les uns avec les autres. Nous sommes profondément touchés de ce que Dieu accomplit aujourd’hui, nous sommes poussés à nous repentir de nos manquements et stimulés par la tâche qui nous reste à accomplir dans le domaine de l’évangélisation. Nous croyons que l’Évangile est la Bonne Nouvelle de Dieu pour le monde entier. Avec l’aide de sa grâce, nous sommes décidés à obéir au commandement du Christ : proclamer cet Évangile à l’humanité entière et faire de toutes les nations des disciples. C’est pourquoi nous désirons affirmer notre foi et notre résolution et rendre public notre engagement.



1. LE DESSEIN DE DIEU :
Nous affirmons notre foi au Dieu éternel et unique, créateur et Seigneur du monde, Père, Fils et Saint-Esprit, qui règne sur toutes choses selon le dessein de sa volonté. Il a appelé du milieu du monde un peuple qui lui appartient et il l’a envoyé dans le monde pour servir et témoigner, pour faire avancer son règne, édifier le Corps du Christ et glorifier son nom. Nous confessons avec honte que nous avons souvent renié notre vocation et failli à notre mission, car nous nous sommes conformés au monde ou bien nous nous en sommes retirés. Cependant, même s’il est porté dans des vases de terre, l’Évangile reste un trésor précieux et nous nous en réjouissons. Nous désirons de nouveau nous consacrer à faire connaître ce trésor au monde, par la puissance du Saint-Esprit.

2. AUTORITÉ ET PUISSANCE DE LA BIBLE :
Nous affirmons l’inspiration divine, la vérité et l’autorité de l’Écriture, l’Ancien et le Nouveau Testament, dans sa totalité. Il n’y a point d’erreur dans tout ce qu’elle affirme. Elle est la seule Parole écrite de Dieu et l’unique règle infaillible de foi et de vie. Nous affirmons aussi que cette Parole est puissante pour accomplir le dessein de salut de Dieu. Le message de la Bible s’adresse à l’humanité entière car la révélation de Dieu dans le Christ, telle que nous la trouvons dans l’Écriture, ne saurait changer. Par elle, le Saint-Esprit continue à nous parler aujourd’hui; dans chaque culture il illumine l’intelligence du peuple de Dieu afin qu’il perçoive personnellement et de façon nouvelle la vérité divine et il révèle ainsi à l’Église entière la sagesse infiniment variée de Dieu.

3. LE CHRIST UNIQUE ET UNIVERSEL :
Nous affirmons qu’il n’y a qu’un seul Sauveur et un seul Évangile, bien qu’il y ait diverses manières d’évangéliser. Nous pensons que tous les hommes ont une certaine connaissance de Dieu, car ils peuvent le reconnaître dans ses oeuvres. Mais cette révélation naturelle ne peut les sauver car, par leur injustice, ils retiennent la vérité captive. Nous rejetons aussi toute espèce de syncrétisme et de dialogue qui sous-entend que le Christ parle de façon équivalente au travers de toutes les religions et idéologies, car cela ne donne pas au Christ ni à son Évangile la place qui leur revient. Jésus-Christ, qui est le seul Dieu-homme et qui s’est livré comme unique rançon pour les pécheurs, est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il n’y a pas d’autre nom par lequel nous devions être sauvés. Tous les hommes périssent à cause du péché, mais Dieu les aime tous. Il désire qu’aucun ne périsse mais que tous se repentent. Ceux qui rejettent le Christ refusent la joie du salut et se condamnent eux-mêmes à la séparation éternelle d’avec Dieu. Proclamer Jésus comme “Sauveur du monde” ne veut pas dire que tous les hommes sont automatiquement sauvés ou qu’ils le seront tous en fin de compte. Cela signifie encore moins que toutes les religions offrent le salut dans le Christ. Cela consiste plutôt à proclamer l’amour de Dieu pour un monde pécheur, à inviter tous les hommes à se tourner vers lui comme leur Sauveur et Seigneur et à se donner à lui, chacun personnellement et de tout son coeur dans un acte de repentance et de foi. Jésus-Christ a été élevé au-dessus de tout autre nom : nous attendons ardemment le jour où tout genou fléchira devant lui et où toute langue le confessera comme Seigneur.

4. LA NATURE DE L’ÉVANGELISATION :
Évangéliser, c’est répandre la Bonne Nouvelle que Jésus-Christ est mort pour nos péchés, qu’il est ressuscité des morts selon les Écritures, qu’il règne en Seigneur et qu’il offre maintenant, à tous ceux qui se repentent et qui croient, le pardon des péchés et le don du Saint-Esprit pour nous rendre libres. Notre présence chrétienne dans le monde est indispensable à l’évangélisation, de même qu’un dialogue ouvert dans l’amour afin de mieux comprendre le prochain. Mais l’évangélisation elle-même est la proclamation du Christ : persuader les hommes de venir personnellement à lui pour être réconciliés avec Dieu. Lorsque nous transmettons l’invitation de l’Évangile, nous n’avons pas le droit de cacher ce qu’il en coûte d’être un disciple du Christ. Jésus continue d’appeler ceux qui veulent le suivre à renoncer à eux-mêmes, à se charger de leur croix et à s’identifier avec la communauté de ceux qui lui appartiennent. L’obéissance au Christ, l’intégration à son Église et un service responsable dans le monde sont les conséquences de l’évangélisation.

5. RESPONSABILITÉ SOCIALE DU CHRÉTIEN:
Nous affirmons que Dieu est à la fois le Créateur et le Juge de tous les hommes ; nous devrions par conséquent désirer comme lui que la justice règne dans la société, que les hommes se réconcilient et qu’ils soient libérés de toutes les sortes d’oppressions. L’homme étant créé à l’image de Dieu, chaque personne humaine possède une dignité intrinsèque, quels que soient sa religion ou la couleur de sa peau, sa culture, sa classe sociale, son sexe ou son âge ; c’est pourquoi chaque être humain devrait être respecté, servi et non exploité. Là aussi, nous reconnaissons avec humilité que nous avons été négligents et que nous avons parfois considéré l’évangélisation et l’action sociale comme s’excluant l’une l’autre. La réconciliation de l’homme avec l’homme n’est pas la réconciliation de l’homme avec Dieu, l’action sociale n’est pas l’évangélisation, et le salut n’est pas une libération politique. Néanmoins nous affirmons que l’évangélisation et l’engagement sociopolitique font tous deux partie de notre devoir chrétien. Tous les deux sont l’expression nécessaire de notre doctrine de Dieu et de l’homme, de l’amour du prochain et de l’obéissance à Jésus-Christ. Le message du salut implique aussi un message de jugement sur toute forme d’aliénation, d’oppression et de discrimination. Nous ne devons pas craindre de dénoncer le mal et l’injustice où qu’ils soient. Lorsque les hommes acceptent le Christ, ils entrent par la nouvelle naissance dans son Royaume et ils doivent rechercher, non seulement à refléter sa justice, mais encore à la répandre dans un monde injuste. Le salut dont nous nous réclamons devrait nous transformer totalement dans notre façon d’assumer nos responsabilités personnelles et sociales. La foi sans les oeuvres est morte.

6. L’ÉGLISE ET L’ÉVANGÉLISATION :
Nous affirmons que le Christ envoie son peuple racheté dans le monde, comme le Père a envoyé le Fils et que ceci demande que nous pénétrions profondément dans le monde quel que soit le prix à payer. Nous devons sortir de nos ghettos ecclésiastiques et imprégner la société non chrétienne. Dans sa mission de service sacerdotal, l’Église doit accorder la priorité à l’évangélisation. L’évangélisation du monde exige que toute l’Église apporte l’Évangile dans sa totalité au monde entier. L’Église est au centre même du dessein de Dieu pour l’univers, elle est le moyen choisi par lui pour répandre l’Évangile. Mais une Église qui prêche la Croix, doit porter elle-même la marque de la Croix. Elle fait obstacle à l’évangélisation lorsqu’elle trahit l’Évangile, lorsqu’il lui manque la foi vivante en Dieu, l’amour véritable pour les hommes ou l’honnêteté scrupuleuse en toutes choses. L’Église est la communauté du peuple de Dieu plutôt qu’une institution ; elle ne doit être assimilée à aucune culture particulière, à aucun système politique ou social, à aucune idéologie humaine.

7. COOPÉRATION DANS L’ÉVANGÉLISATION :
Nous affirmons que Dieu veut que son Église soit, de façon visible, une dans la vérité. L’évangélisation de son côté nous exhorte à être unis car l’unité renforce notre témoignage, tandis que nos divisions dévaluent l’Évangile de la réconciliation. Nous reconnaissons cependant que l’unité d’organisation peut prendre des formes diverses et ne favorise pas forcément l’évangélisation. Toutefois nous qui partageons la même foi biblique, nous devrions être intimement unis dans la communion fraternelle, dans l’accomplissement de notre tâche et de notre témoignage. Nous confessons que notre témoignage a été parfois déprécié par notre individualisme coupable et par une dispersion inutile. Nous nous engageons à rechercher une unité plus profonde dans la vérité, l’adoration, la sainteté et la mission. Nous préconisons une collaboration intensifiée sur le plan régional, pour aider l’Église à poursuivre sa tâche, élaborer des plans stratégiques, s’encourager mutuellement et partager ressources et expérience.

8. COLLABORATION DES ÉGLISES DANS L’ÉVANGÉLISATION :
Nous nous réjouissons de voir se lever une nouvelle ère missionnaire. Nous assistons à la disparition rapide du rôle dominant des missions occidentales. Dieu est en train de susciter dans les jeunes Églises une force puissante et renouvelée pour l’évangélisation du monde. Il démontre ainsi que la responsabilité d’évangéliser appartient au Corps du Christ tout entier. C’est pourquoi toutes les Églises devraient demander à Dieu (et se demander) ce qu’il leur faudrait faire pour évangéliser leur propre contrée et pour envoyer des missionnaires dans d’autres parties du monde. Nous devrions constamment réévaluer notre rôle et notre responsabilité missionnaires. Ainsi se développera une collaboration croissante des Églises et le caractère universel de l’Église du Christ apparaîtra plus clairement. Nous remercions aussi Dieu pour ceux qui traduisent la Bible ou qui sont engagés dans la formation théologique, les mass media, la littérature chrétienne, l’évangélisation, les efforts pour renouveler l’Église et toute autre action spécialisée. Eux aussi devraient constamment s’examiner pour voir s’ils contribuent efficacement à la mission de l’Église.

9. URGENCE DE L’ÉVANGÉLISATION :
Plus de 2700 millions de personnes, c’est-à-dire plus des deux tiers de l’humanité, doivent encore être évangélisés. Nous sommes honteux que tant d’hommes aient été négligés ; c’est pour nous et pour toute l’Église un constant reproche. Toutefois nous constatons aujourd’hui dans beaucoup de parties du monde que les hommes sont réceptifs, comme jamais auparavant, au Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes convaincus que le temps est venu pour les Églises et pour les organisations para-ecclésiastiques de prier avec insistance pour le salut de ceux qui n’ont pas encore été atteints et pour accomplir de nouveaux efforts en vue d’achever l’évangélisation du monde. Dans un pays déjà évangélisé, il peut être parfois nécessaire de réduire le nombre des missionnaires étrangers et de restreindre l’aide financière pour faciliter la croissance de l’Église indigène et l’aider à acquérir plus de confiance en elle-même, et débloquer ainsi des fonds pour les régions non évangélisées. Les missionnaires devraient se déplacer de plus en plus librement au travers des six continents, animés d’un esprit d’humilité et de service. Notre but : obtenir par tous les moyens et le plus tôt possible que chaque homme puisse entendre, comprendre et accepter la Bonne Nouvelle. Ce but ne sera certainement pas atteint sans sacrifice. Nous sommes tous choqués par la pauvreté de millions d’êtres et troublés par les injustices qui en sont la cause. Ceux d’entre nous qui vivons dans l’abondance acceptons comme un devoir de vivre plus simplement pour contribuer plus généreusement à l’évangélisation et à l’aide aux déshérités.
10. ÉVANGÉLISATION ET CULTURE :
Le développement de stratégies pour l’évangélisation du monde réclame de l’imagination et des méthodes d’avant-garde. Avec l’aide de Dieu, il en résultera des Églises profondément enracinées dans le Christ et étroitement rattachées à la culture de leur pays. Celle-ci doit toujours être vérifiée et jugée par l’Écriture. L’homme est une créature de Dieu, c’est pourquoi certains aspects de sa culture sont empreints de beauté et de bonté. Cependant, il est également une créature déchue, c’est pourquoi elle est aussi entachée de péché et porte même parfois des traces d’influence démoniaque. L’Évangile ne présuppose nullement la supériorité d’une culture par rapport à une autre, mais il les évalue toutes d’après ses propres critères de vérité et de justice ; il insiste, dans chaque culture, sur les impératifs absolus de la morale. Trop souvent, les missions ont exporté, en même temps que l’Évangile, une culture étrangère et les Églises ont été parfois esclaves de la culture, plutôt que de l’Écriture. Les évangélistes du Christ doivent humblement chercher à se libérer de tout ce qui ne leur est pas authentique et personnel, pour devenir serviteurs des autres. Les Églises doivent chercher à transformer la culture et à l’enrichir pour la plus grande gloire de Dieu.

11. ENSEIGNEMENT ET AUTORITÉ :
Nous confessons que nous avons parfois recherché la croissance de l’Église au détriment de sa valeur spirituelle et que nous avons séparé l’évangélisation de l’édification chrétienne. Nous reconnaissons également que certaines de nos missions ont été trop lentes à former des responsables autochtones et à leur demander d’assumer les tâches qui leur incombaient. Nous sommes convaincus que les indigènes doivent prendre en mains la responsabilité de l’Église et nous espérons vivement que, dans chaque pays, l’Église aura ses propres responsables qui dirigeront dans un esprit chrétien, non pas en dominant le troupeau, mais en étant ses serviteurs. Nous reconnaissons qu’il est urgent d’améliorer la formation théologique, surtout celle des responsables d’Église. Dans chaque nation, dans chaque culture, nous souhaitons que soit établi un programme efficace pour la formation des pasteurs et des laïcs (doctrine, évangélisation, édification, service, formation de disciples). De tels programmes ne devraient pas dépendre de méthodes stéréotypées, mais se développer par des initiatives locales conformes aux normes bibliques.

12. CONFLITS SPIRITUELS :
Nous croyons que nous sommes engagés dans une lutte spirituelle constante contre les principautés et les puissances du mal qui cherchent à renverser l’Église et à l’empêcher d’évangéliser le monde. Nous savons qu’il nous faut revêtir l’armure de Dieu et combattre avec les armes spirituelles de la vérité et de la prière. Nous discernons l’activité de notre ennemi, non seulement dans les fausses idéologies répandues dans le monde, mais encore à l’intérieur même de l’Église, dans les évangiles falsifiés qui tordent le sens des Écritures et qui mettent l’homme à la place de Dieu. Nous avons besoin de vigilance et de discernement pour maintenir l’Évangile biblique. Nous reconnaissons que nous-mêmes ne sommes pas à l’abri de l’esprit du monde en ce qui concerne notre pensée et notre action, c’est-à-dire que nous cédons au sécularisme. Par exemple, bien que des études attentives de la croissance numérique et spirituelle des Églises soient utiles et justifiées, nous les avons parfois négligées. D’autres fois, dans notre désir de voir les gens répondre à l’Évangile, nous avons engagé notre message dans des compromis, nous avons manipulé nos auditeurs par des pressions psychologiques, nous nous sommes trop préoccupés de statistiques et nous avons manqué d’intégrité en les utilisant. Tout cela porte la marque du monde. L’Église doit être dans le monde ; le monde ne doit pas être dans l’Eglise.

13. LIBERTÉ ET PERSÉCUTION :
Dieu a chargé tous les gouvernements d’assurer des conditions de paix, de justice et de liberté dans lesquelles l’Église peut lui obéir, servir Christ le Seigneur et prêcher l’Évangile sans empêchement. C’est pourquoi nous prions pour les chefs des nations et nous leur demandons de garantir la liberté de pensée et de conscience, ainsi que celle de pratiquer la religion et de la propager selon la volonté de Dieu et conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Nous sommes intensément préoccupés de tous ceux qui ont été injustement emprisonnés. Nous pensons particulièrement à nos frères qui souffrent à cause de leur témoignage au Seigneur Jésus. Nous promettons de prier et d’agir pour leur libération. En même temps, nous refusons de nous laisser intimider par leur sort. Avec l’aide de Dieu, nous chercherons aussi à nous opposer à l’injustice et à rester fidèles à l’Évangile, quel qu’en soit le prix. Nous nous souvenons de l’avertissement de Jésus : la persécution est inévitable.

14. LA PUISSANCE DU SAINT-ESPRIT :
Nous croyons en la puissance du Saint-Esprit. Le Père a envoyé son Esprit pour témoigner de son Fils ; sans son témoignage, le nôtre est vain. L’Esprit produit en nous la conviction de péché, la foi dans le Christ, la nouvelle naissance et la croissance dans la vie chrétienne. D’autre part le Saint-Esprit est un esprit missionnaire : ainsi l’évangélisation devrait jaillir spontanément d’une Église remplie de l’Esprit. Lorsqu’une Église n’est pas missionnaire, elle est en contradiction avec elle-même et elle éteint l’Esprit. Une évangélisation à l’échelle mondiale ne deviendra une possibilité réelle que lorsque l’Esprit renouvellera l’Église dans la vérité et la sagesse, la foi, la sainteté, l’amour et la puissance. C’est pourquoi nous demandons à tous les chrétiens de prier Dieu pour une telle visitation de son Esprit souverain, afin que son fruit soit manifesté en tous ceux qui lui appartiennent et que tous ses dons puissent enrichir le Corps du Christ. Alors seulement, l’Église entière deviendra un instrument utile dans sa main et toute la terre pourra entendre sa voix.

15. LE RETOUR DU CHRIST :
Nous croyons que Jésus, en personne, reviendra de façon visible, dans la puissance et dans la gloire, pour parachever son salut et son jugement. Cette promesse de retour est un stimulant supplémentaire pour notre évangélisation, car nous nous rappelons qu’il a dit que l’Évangile doit être d’abord prêché à toutes les nations. Nous croyons que cette période intermédiaire entre l’ascension et le retour du Christ doit être remplie de l’activité missionnaire du peuple de Dieu qui n’a pas le droit de s’arrêter avant la fin. Nous nous souvenons aussi qu’il nous a avertis : de faux christs et de faux prophètes se lèveront, précurseurs de l’Antéchrist final. C’est pourquoi nous rejetons, comme rêve orgueilleux et présomptueux, l’idée que l’homme puisse jamais édifier sur terre un règne de paix et de bonheur. Nous croyons que Dieu rendra parfait son royaume et, avec un ardent désir, nous attendons ce jour ainsi que les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habitera et où Dieu règnera pour toujours. Entre-temps, nous nous consacrons de nouveau au service du Christ et à celui des hommes, en nous soumettant avec joie à son autorité sur nos vies tout entières.

CONCLUSION :
Puisque telle est notre foi et notre résolution, nous nous engageons par une alliance solennelle avec Dieu, et les uns avec les autres, à prier, à dresser des plans et à oeuvrer ensemble pour l’évangélisation du monde entier. Nous appelons autrui à se joindre à nous. Que Dieu nous aide par sa grâce et pour sa gloire à être fidèles à cette alliance ! Amen ! Alléluia !

La Déclaration de Lausanne est issue du Congrès international pour l’évangélisation mondiale (CIPEM) qui s’est tenu à Lausanne en juillet 1974 avec une participation de plus de 4000 chrétiens venus du monde entier.