mardi 4 octobre 2016

La confession de foi des églises réformées de France dite confession de foi de la Rochelle (1559)

Confession de foi faite d’un commun accord par les Français qui désirent vivre selon la pureté de l’Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ






Extraits (Articles 1-20), Confession de la Rochelle, Soyez toujours prêts, rédigée et commentée par Pierre Marcel, ed. Kerygma, Aix-en-Provence, 1988.

1. Nous croyons et confessons qu'il y a un seul Dieu (De 4:35,39; 1Co 8:4,6), qui est une seule et simple essence (Ge 1:3; Ex 3:14) spirituelle (Jn 4.24; 2Co 3:17), éternelle (Ro 1:20), invisible (1Ti 1:17), immuable (Mal 3:6; Nu 23:19), infinie, incompréhensible (Ro 11:33; Ac 7:48; Ac 17:23), ineffable, qui peut toutes choses (Jer 10:7,10; Lu 1:37), qui est toute sage (Ro 16:27), toute bonne (Mt 19:17), toute juste (Jer 12:1; Ps 119:137) et toute miséricordieuse (Ex 34:6-7).
2. C'est ce Dieu qui se fait connaître aux hommes, premièrement par ses oeuvres, aussi bien par la création que par leur conservation et la manière dont il les conduit (Ro 1:19-20). Deuxièmement et plus clairement encore, par sa Parole (Ro 15:4; Jn 5.39; Heb 1:1), qui, au commencement révélée par oracle (Ge 15:1; Ge 3:15; Ge 18:1), a ensuite été rédigée par écrit dans les livres que nous appelons : Ecriture Sainte. (Ex 24:3-4; Ro 1:2).
3. Toute cette Ecriture Sainte est comprise dans les livres canoniques de l'Ancien et du Nouveau Testaments dont voici le détail : Les cinq livres de Moïse : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome. Josué, Ruth, le premier et second livres de Samuel, premier et second livres des Rois, premier et second livres des Chroniques, le premier livre d'Esdras. Néhémie, le livre d'Esther, Job, Psaumes de David, Proverbes ou Sentences de Salomon, le livre de l'Ecclésiaste, le Cantique de Salomon. les livres d'Esaïe, Jérémie, Lamentations de Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie. le saint Evangile, selon saint Matthieu, selon saint Marc, selon saint Luc, et selon saint Jean. Le second livre de saint Luc, autrement dit les Actes des Apôtres. les épîtres de saint Paul : une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, une aux Ephésiens, une aux Philippiens, une aux Colossiens, deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée, une à Tite, une à Philémon, l'épître aux Hébreux, l'épître de saint Jacques, la première et seconde épîtres de saint Pierre, la première, deuxième et troisième épîtres de saint Jean, l'épître de saint Jude. l'Apocalypse ou Révélation de saint Jean.
4. Nous reconnaissons que ces livres sont canoniques et la règle très certaine de notre foi (Ps 12:7; Ps 19:8-9), non tant par le commun accord et consentement de l'Église, que par le témoignage et persuasion intérieure du Saint-Esprit qui nous les fait distinguer des autres livres ecclésiastiques sur lesquels, bien qu'ils soient utiles, on ne peut fonder aucun article de foi.
5. Nous croyons que la Parole qui est contenue dans ces livres a Dieu pour origine (2Ti 3:16-17; 1Pe 1.11-12; 2Pe 1:20-21), et qu'elle détient son autorité de Dieu seul et non des hommes. (Jn 3:26-31; Jn 5:33-34; 1Ti 1.15). Cette Parole est la règle de toute vérité et contient tout ce qui est nécessaire au service de Dieu et à notre salut (Jn 15:15; Jn 20:31; Ac 20:27) ; il n'est donc pas permis aux hommes, ni même aux anges, d'y rien ajouter, retrancher ou changer (De 4:2; 12:32; Ga 1:8; Pr 30:6; Re 22:18-19). Il en découle que ni l'ancienneté, ni les coutumes, ni le grand nombre, ni la sagesse humaine, ni les jugements, ni les arrêts, ni les lois, ni les décrets, ni les conciles, ni les visions, ni les miracles ne doivent être opposés à cette Ecriture Sainte (Mt 15:9; Ac 5:28-29), mais qu'au contraire toutes choses doivent être examinées, réglées et réformées d'après elle (1Co 11:2, 23). Dans cet esprit, nous reconnaissons les trois Symboles : des Apôtres, de Nicée et d'Athanase, parce qu'ils sont conformes à la Parole de Dieu.
6. Cette Écriture Sainte nous enseigne qu'en la seule et simple essence divine que nous avons confessée il y a trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. (De 4:12; De 10:17; Mt 28:19; 1Jo 5:7). Le Père, cause première, principe et origine de toutes choses. Le Fils, sa parole et Sagesse éternelle. Le Saint-Esprit, sa force, sa puissance et son efficace. Le Fils est éternellement engendré du Père. Le Saint-Esprit procède éternellement du Père et du Fils. Les trois personnes ne sont pas confondues, mais distinctes ; elles ne sont pourtant pas séparées, mais elles possèdent une essence, une éternité, une puissance identiques, et sont égales en gloire et en majesté (Mt 28:19; Jn 1:1; Jn 17:5; Ac 17:25; Ro 1:7; 1Jn 5:7). Nous acceptons donc, sur ce point, les conclusions des conciles anciens, et repoussons toutes sectes et hérésies qui ont été rejetées par les saints docteurs comme saint Hilaire, saint Athanase, saint Ambroise, saint Cyrille.
7. Nous croyons que Dieu, en trois personnes coopérantes, par sa puissance, sa sagesse et incompréhensible bonté, a créé toutes choses, non seulement le ciel, la terre et tout ce qui s'y trouve, mais aussi les esprits invisibles (Ge 1:1; Ge 3:1; Jn 1:3; Col 1:16; Heb 1:2). De ceux-ci, les uns sont déchus et tombés dans la perdition (2Pe 2:4 Jude 1:6), les autres ont persévéré dans l'obéissance. ( Ps 103:20). Nous croyons que les premiers, ayant sombré dans la perversité, sont ennemis de tout bien, par conséquent de toute l'Église (Jn 8:44) ; et que les autres, ayant été préservés par la grâce de Dieu, sont des serviteurs chargés de glorifier son Nom et de servir au salut de ses élus. (Heb 1:7-14; Ps 34:8; Ps 91:11).
8. Nous croyons non seulement que Dieu a créé toutes choses, mais qu'il les gouverne et les conduit, disposant et réglant selon sa volonté tout ce qui arrive dans le monde, (Ps 104; Ps 119:89-96; Ps 147; Pr 16:4; Mt 10:29; Ac 2:23 Ac 4:28; Ac 17:24,26,28; Ro 9:11; Eph 1:11). Certes, nous ne croyons pas que Dieu soit auteur du mal ou que la culpabilité en puisse lui en être imputée (Ps 5:5; Ho 13:9; 1Jn 2:16; 1Jn 3:8), puisque sa volonté est la règle souveraine et infaillible de toute droiture et de toute justice vraie (Job 1:22). Mais Dieu dispose de moyens admirables pour se servir des démons et des méchants, de telle sorte qu'il sait convertir en bien le mal qu'ils font et dont ils sont coupables. (Ac 2:23-24; 4:27). Ainsi en confessant que rien ne se fait sans la providence de Dieu, nous adorons avec humilité les secrets qui nous sont cachés, sans nous poser des questions qui nous dépassent (Ro 9:19-20; Ro 11:33). Au contraire, nous appliquons à notre usage ce que l'Ecriture Sainte nous enseigne pour être en repos et sécurité ; car Dieu, à qui toutes choses sont soumises, veille sur nous d'un soin si paternel qu'il ne tombera pas un cheveu de notre tête sans sa volonté (Mt 10:30; Lu 21:18). Et cependant, il tient en bride les démons et tous nos ennemis, de sorte qu'ils ne peuvent nous faire le moindre mal sans sa permission (Ge 3:15; Job 1:12; Job 2:6; Mt 8:31; Jn 19:11).
9. Nous croyons que l'homme, qui a été créé pur, sans la moindre tache et conforme à l'image de Dieu (Ge 1:26; Ec 7:29; Eph 4:24), est par sa propre faute déchu de la grâce qu'il avait reçue (Ge 3:17; Ro 5:12; Eph 2:2-3). Il s'est ainsi séparé de Dieu qui est la source de justice et de tous biens, au point que sa nature est désormais entièrement corrompue (Ge 6:5; Ge 8:21). Nous croyons que l'homme, étant aveuglé dans son esprit et dépravé dans son coeur, a perdu toute intégrité sans en avoir aucun reste. Bien qu'il ait encore quelque discernement du bien et du mal (Ro 1:20-21; Ro 2:18-20), nous disons néanmoins que la lumière qui est en lui se change en ténèbres, quand il est question de chercher Dieu, de sorte qu'il n'en peut nullement approcher par son intelligence et sa raison (Ro 1:21; 1Co 2:14). Quoique l'homme ait une volonté, par laquelle il est incité à faire ceci ou cela, nous croyons toutefois qu'elle est totalement prisonnière du péché (Ro 6:16-17; Ro 8:6-7), en sorte qu'il n'a de liberté à bien faire que celle que Dieu lui donne. (Jer 10:23; Jn 1:12; Jn 3:6; Jn 8:36; Jn 15:5; Ro 7:18; 1Co 4:7 2Co 3:5; Php 2:13).
10. Nous croyons que toute la descendance d'Adam est infectée de cette souillure du péché originel, qui est un vice héréditaire (Ge 6:5; Ge 8:21; Job 14:4; Ps 51:7; Mt 15:19; Ro 5:12-18) et non pas seulement une imitation, comme les Pélagiens l'ont enseigné (nous rejetons leurs erreurs). Nous n'estimons pas qu'il soit nécessaire de rechercher comment le péché se transmet d'un homme à sa descendance, car il nous suffit de savoir que ce que Dieu avait donné à Adam n'était pas pour lui seul, mais pour toute sa descendance et qu'ainsi en la personne même d'Adam, nous avons été dépouillés de tous biens, et sommes tombés dans une pauvreté extrême et dans la malédiction.
11. Nous croyons aussi que ce vice (défaut) du péché originel est vraiment péché, au sens propre du mot : il suffit à condamner tout le genre humain, jusqu'aux petits enfants dès le ventre de leur mère, et que Dieu le considère comme tel (Ps 51:7; Ro 3:9-12,23; Ro 5:12; Eph 2:3). Nous croyons même qu'après le baptême, le péché originel est toujours péché quant à la culpabilité, bien que la condamnation en soit abolie dans les enfants de Dieu. Dieu ne la leur impute plus par sa bonté gratuite (Ro 7:1). Nous croyons aussi que ce péché est une perversion qui produit toujours des fruits de corruption et de révolte (Ro 7:5), tels que les hommes et les femmes les plus saints, quoiqu'ils y résistent, ne cessent pas d'être entachés de faiblesses et de fautes tant qu'ils habitent en ce monde (Ro 7:14-19; 2Co 12:7).
12. De cette corruption et de cette condamnation générales où tous hommes sont plongés, nous croyons que Dieu retire ceux que, dans sa volonté éternelle et immuable, il a élus par sa seule bonté et miséricorde en notre Seigneur Jésus-Christ, et cela sans considération de leurs oeuvres (Jer 1:5; Ro 8:28-30 et tout le ch. 9; Eph 1:4-5; Ro 3:28; 2Ti 1:9; Tit 3:5). Nous croyons qu'il laisse les autres dans cette même corruption et condamnation, pour démontrer en eux sa justice (Ex 9:16; Ro 9:22; 2Ti 2:20), tout comme il fait briller, dans les premiers, les richesses de sa miséricorde. (Eph 1:7; Ro 3:22-23; Ro 9:23). Car ceux-ci ne sont pas meilleurs que les autres, jusqu'à ce que Dieu les discerne selon son dessein immuable, qu'il a arrêté en Jésus-Christ avant la création du monde (Eph 1:4; 2Ti 1:9). Il n'est d'ailleurs personne qui puisse s'approprier un tel bien par ses propres moyens, puisque, de nature, nous ne pouvons avoir un seul bon mouvement, aucune bonne disposition de notre volonté, ni aucune bonne pensée, jusqu' ce que Dieu nous ait devancés et nous y ait disposés. (Jer 10:23; Ro 9:16; Eph 1:4-5; 2Ti 1:9; Php 2:13; Tit 3:3).
13. Nous croyons qu'en Jésus-Christ tout ce qui nous était nécessaire à notre salut nous a été offert et communiqué. (Mt 1:21; Jn 14:16; Gal. 1:19-20; 1 Tim 2:5-6). Nous croyons que Jésus-Christ, qui nous a été donné pour que nous soyons sauvés (Jn 3:16; 1 Jean 1:2), a été fait pour nous à la fois sagesse, justice, sanctification et rédemption (1 Cor 1:30; Eph 1:7-8; Col 1:13-14; 2:10; Tite 2:14), en sorte qu'en se séparant de lui on renonce à la miséricorde du Père, en laquelle nous devons avoir notre unique refuge (Act 4:11; 1 Tim 2:5). [...]
16. Nous croyons que Dieu, en envoyant son Fils dans le monde, a voulu montrer son amour et son inestimable bonté envers nous en le livrant à la mort et en le ressuscitant pour accomplir toute justice et pour nous acquérir la vie céleste (Es 53:6; Jean 1:29; 3:16; 15:13; Rom. 4:25; 8:3,32-33; Héb 22:14-15; 1 Jn 4:9).
17. Nous croyons que, par le sacrifice unique (Héb 7:27; 9:12; 24-28; 10:12,14,18; 1 Pi 3:18) que le Seigneur Jésus a offert sur la croix, nous sommes réconciliés avec Dieu (Rom 5:1, 8,9; 8:1; 2 Cor 5:18-20; Col 2:14; Héb 5:7-9), afin d'être tenus pour justes (Rom 4:24; 5:19; 2 Cor 5:21) devant lui et considérés comme tels. Nous ne pouvons, en effet, lui être agréables et participer à son adoption que s'il nous pardonne nos fautes et les ensevelit (1 Pi 2:24-25). Nous affirmons donc que Jésus-Christ est notre parfaite et entière purification (Jean 15:3; Rom 8:2; Héb 9:14; 1 Pi 1:18-19), qu'en sa mort nous avons une totale réparation (Es 53:5,12; Mt 20:28; Rom 3:23-24; Col 1:14; 1 Tim 2:6; Héb 2:17) pour nous acquitter de nos forfaits et des iniquités dont nous sommes coupables, et que nous ne pouvons être délivrés que par ce moyen (Act 2:21, 4:12; 1 Cor 2:2; Phil 3:8). [...]
20. Nous croyons que Dieu nous fait participer à cette justice par la foi seule, puisqu'il est dit que Jésus-Christ a souffert pour obtenir notre salut, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas. [...] Ainsi, la justice que nous obtenons par la foi dépend des promesses gratuites par lesquelles Dieu nous déclare et nous atteste qu'il nous aime (Jn 3: 15-16; Rom 3: 21-28; 5:1-2;  8:31-39).

1 commentaire: